Il sera en librairie jeudi… La CFE-CGC l’a déjà lu

Publié le par CFE-CGC métiers de l'emploi

« La tête de l’emploi,

Pôle emploi raconté par son patron »

 

 

         « C’est l’histoire des hommes et des femmes qui ont réalisé la fusion, sous les feux croisés du jeu des acteurs politiques et syndicaux, la pression exercée par les médias, la mutation profonde de leur métier et la lutte contre le chômage et la pauvreté. C’est à ce voyage dans l’histoire de Pôle emploi qu’invite ce témoignage d’un acteur engagé » nous promet la quatrième de couverture.

 

         En 205 pages, un avant-propos et onze chapitres, Christian Charpy nous relate SA vision de la fusion de l’ANPE et des ASSEDIC. Privilégiant les anecdotes sur les analyses de fond, ce livre se lit rapidement, très rapidement même…

 

         En 2007, « Patronat et syndicats étaient vent debout contre la fusion » et lorsque celle-ci fut annoncée comme une certitude par Nicolas Sarkozy « chacune des forces en présence s’employait à défendre ses projets et à contrer ceux des autres ». « Le bal des prétendants » au poste de 1er Directeur Général de Pôle emploi est décrit avec de nombreux détails et l’auteur considère, il l’écrit, qu’il avait « quelques atouts en main »…

 

         « Le combat des chefs » (chapitre trois) insiste sur les subtils équilibres à satisfaire lors des choix des futurs directeurs régionaux et des principaux directeurs exerçant au Siège de Pôle emploi. En plus de l’équilibre ANPE / ASSEDIC, Christian Charpy l’affirme : « Il fallut, en effet, considérer ce sujet délicat et tenir compte de la sensibilité syndicale des futurs directeurs » !    

 

         Dans « 2009, l’année de tous les dangers » (chapitre 4), l’auteur rappelle les effets massifs de la crise économique sur le fonctionnement de Pôle emploi : « dès le mois de juin, j’ai fixé trois priorités : inscrire, indemniser et démarrer l’accompagnement ».

 

         « Dans l’arène du Conseil d’Administration » (chapitre 5), Christian Charpy fait état de ses « bonnes relations » avec Jean-Claude Mailly et Stéphane Lardy de FO. Il n’en va pas de même avec Annie Thomas de la CFDT (« elle manifestait de grandes réticences à travailler avec moi et elle a fait tout son possible pour me compliquer la vie au quotidien ») ou avec Alain Lecanu de la CGC qui « montrait une belle ardeur à mettre des bâtons dans les roues ».   

 

         Dans « Politiques : les liaisons dangereuses » (chapitre 6), Christian Charpy reconnaît avoir eu des « relations tendues » avec Laurent Wauquiez : « J’avais mes idées, il avait les siennes, et elles n’étaient pas toujours convergentes !» « Deux hommes pour un fauteuil » écrit l’auteur qui affirme aussi que « Nicolas Sarkozy fait un tabac à Pôle emploi » !!! Christian Charpy qualifie enfin François Fillon de « soutien précieux ».

 

         Dans « Syndicats : scènes ordinaires de la vie conjugale » (chapitre 7), l’auteur constate qu’après « trois années de négociations, de concertation, de réunions bilatérales, de mouvements de grèves, le dialogue social au sein de Pôle emploi est loin d’être apaisé, c’est indéniable ».                

 

         « Le choc des cultures » est le titre du huitième chapitre où Christian Charpy écrit sur « les profils très différents » des ex ASSEDIC et des ex ANPE : « Loin de l’idée de mélanger deux cultures aussi radicalement différentes, tout l’enjeu de Pôle emploi a été d’en créer une nouvelle où chacun respecte l’autre ». Dans cette partie de l’ouvrage, l’auteur aborde aussi « les différences de salaires, source de tension » et «les limites du métier unique ».

 

         Dans le dernier chapitre, Christian Charpy appelle à « faire de Pôle emploi l’acteur pivot du marché du travail » et à « faire confiance à celles et ceux qui ont engagé leur vie professionnelle dans la lutte contre le chômage. Ils le méritent amplement ».

 

         En définitive, cet ouvrage intéressera sans aucun doute certains acteurs de cette fusion, notamment ceux qui l’ont vécue dans les sphères de la « haute hiérarchie » ainsi que dans certains appareils syndicaux. Mais ce livre ne reflète pas le ressenti de l’immense majorité des salariés placés en première ligne lors de cette restructuration. Il ne témoigne finalement pas des réalités vécues par ces collègues. Cette histoire là, même si elle n’est pas terminée, reste à écrire….

 

Christian Charpy, « La tête de l’emploi », éditions Tallandier, 14,90 euros

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