La CFE-CGC Métiers de l’Emploi ne s’était pas, jusqu’à présent, opposée par principe au CRE. Même si nous avions fait des alertes récurrentes sur la réalisation effective de ces mesures, nous avions, à l’origine, accompagné la mise en œuvre du CRE, en pleine osmose avec notre confédération.
Parmi nos alertes, nous regrettons une approche et une vision parfois floues, ambiguës voire schizophréniques
Ainsi page 12, sur : l’analyse statistique sur l’impact du contrôle, dans sa version rénovée, sur le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi nécessitant un recul plus long (+ 6 mois post-contrôle).
Il faudrait s’assurer que le calcul se ferait bien sur de l’emploi durable (rappel de l’objectif 1 de la Tri : « donner à chacun les moyens d’accéder à l’emploi durable »). Or, une politique de contrôle trop stricte, qui sanctionnerait plus, favoriserait la reprise d’emploi sur des postes moins bien rémunérées et avec des conditions de travail plus dégradées et par conséquent vers des emplois moins durables (voir étude DARES de 2013), sans compter le fait que l’on perde complètement une des approches originelles, à savoir remobiliser les demandeurs d’emploi trop éloignés de l’emploi et sans contact avec notre institution depuis longtemps.
Aujourd’hui, nous sommes confrontés aux limites du « faire plus avec moins ». Moins de budget, moins de moyens humains et de personnel, mais plus 20% de contrôle.
Nous sommes alertés par les équipes CRE localement quant à l’augmentation disproportionnée de la charge et les contraintes qui pèseront sur les équipes au regard des moyens consacrés qui eux n’évolueront pas.
Ces alertes renforcent notre inquiétude quant à l’impact de cette montée en charge sur les conditions de travail de nos collègues.
Nous ne pouvons pas donner un blanc-seing alors que le taux de chômage augmente (7,4% ce matin selon l’INSEE pour le troisième trimestre), que le budget à venir envisage des réductions d’effectifs alors qu’en l’espèce, on nous demande un +20% d’augmentation des contrôles à effectifs constants.
Ne soyons pas dupes ! Il y a aussi une crainte importante en raison d’une augmentation des incivilités. Dans de nombreuses régions, cette alerte due à la charge qui a explosé a conduit à des arrêts de travail de nos collègues qui n’en peuvent plus.
Certes, on sait depuis Lénine ou Charles Pasqua que la confiance n’exclut pas le contrôle. Dont Acte !
Mais, pour qu’un contrôle soit efficace, il faut que le contrôleur ait les moyens de remplir sa mission. Les moyens humains et financiers doivent être au rendez-vous, malheureusement, le compte n’y est pas ! c’est pourquoi la CFE-CGC vote CONTRE le CRE Rénové.