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CSEC 11 septembre 2024 : Consultation situation économique et financière France Travail

En premier lieu, nous remercions tous les services pour les différents éléments fournis tout au long du processus d’info-consultation, notamment pour leur qualité, leur densité et leur quasi-exhaustivité. Cette année, nous y associons, les experts dont le travail de qualité a permis d’éclairer nos travaux.

 

Les élus CFE-CGC Métiers de l’Emploi qui sont consultés ce jour sur la situation économique et financière 2023 de Pôle emploi devenu entretemps France travail émettent donc, comme l’année dernière, un avis positif.

 

Cet avis favorable ne va pas sans les réserves et les remarques habituelles :

 

  • Comme d’habitude, nous déplorons le délai de consultation pour cette situation économique et financière, qui peut sembler être encore trop tardif et décalé, même si cette année un effort louable de calendrier a été effectué. Nous savons bien que cette consultation est fixée par la loi et obligatoire, mais quel est l’impact, quel intérêt, d’un avis donné le 10 septembre 2024 pour une situation concernant une institution qui était encore nommée Pôle emploi. Nous faisons le vœu pieu de pouvoir pour les exercices à venir d’être davantage associés au fil de l’eau.

 

  • D’autre part, comme tous les ans, nous avons l’impression d’être confrontés, devant cette masse d’informations, au tonneau des danaïdes ou au mythe de Sisyphe ? Comme chaque année, nous vous alertons, malgré la qualité de ce travail, (« tout ça pour çà » eût dit Claude Lelouch), sur le rôle toujours plus fort de l’Etat, inversement proportionnelle à sa participation pécuniaire, qui elle, est de plus en plus faible et de plus en plus ponctionnée. Ainsi, ce sont encore 2% de financement par l’Etat qui s’évaporent. Avec les restrictions budgétaires qui s’annoncent, l’espoir d’une amélioration n’est guère de mise pour l’année prochaine.

 

Au bout du compte, malgré cette manne d’information, nous sommes totalement conscients de l’étroitesse des marges de manœuvre laissées par nos tutelles pour décider de notre politique financière notamment dans le cadre de la gestion de la masse salariale. Nous le regrettons.

 

Mais faire et défaire, c’est toujours travailler disait ma grand-mère. En l’espèce, l’impression ressentie, c’est d’être balloté entre orientations multiples, programmes tous azimuts et financements souvent trop contraints et aléatoires.

Lénine, pourtant rarement cité à la CFE-CGC Métiers de l’Emploi, énonçait que « là où il y a une volonté, il y a un chemin ». En l’espèce, la volonté semble parfois peu assurée et le chemin flou, pentu et ardu.

 

Même si la présentation de ce matin fût utile, dans ce rapport d’expertise, nous aurions aimé aussi avoir des préconisations précises ainsi que des constats plus clairs et plus explicites. Un exemple à la page 7 de ces obscures lapalissades : « Aussi, sans préjuger de l’opérationnalité du modèle dans le passé, elle ne peut qu’être questionnée dans le contexte de transformation, dimension qui échappe, par principe aux inducteurs passés. »

 

Malgré cela, au regard du travail de titan réalisé par les services, et malgré l’impression d’une certaine vacuité de l’exercice qui est prégnant, nous réaffirmons notre vote positif, vote qui n’est pas un blanc-seing total, vote qui se placerait plutôt sous le signe de ce que René Char appelait une « sérénité crispée ».

 

En effet, comment ne pas évoquer une inquiétude grandissante face à l’avenir… quid de l’année prochaine ? La crainte de coups de rabot potentiels sur notre budget concomitamment à l’existence d’une inflation du nombre de missions à mener est réelle. Quid aussi des décrets d’application qui ne verront peut-être jamais le jour ? Que d’incertitudes !

 

Avec les ponctions à venir sur les opérateurs publics suggérées dernièrement par le ministre « démissionnaire » de l’économie, les réductions budgétaires conséquentes envisagées par la cour des comptes et souhaitées par nos tutelles, nous redoutons que l’année 2025, n’apporte son lot de mauvaises nouvelles et ne sonne le glas des espérances de France travail et du plein emploi tant escompté.

 

N’avez-vous que de la sueur et des larmes à promettre aux agents qui s’investissent chaque jour davantage pour notre institution ?

 

En ces temps difficiles, il s’agit de ne rien lâcher et d’accompagner le personnel, y compris bien sur pécuniairement. Rassurez les agents ! Rassurez-nous, rassurez cette instance ! Et pour cela, du grain à moudre lors de la NAO serait le bienvenu !

 

Enfin je conclurai avec Aragon, que je reprends à mon compte :« c’est une chose étrange à la fin que le Monde ». Je crois que nos échanges, notamment en ce lieu le sont souvent, étranges ; mais, ce matin, sur un sujet complexe, ils furent peut-être étranges mais ils furent surtout utiles et constructifs.