Allocations chômage dégressives pour les cadres : quand le gouvernement s’essaye au populisme.
Lors du CCE extraordinaire du 24 mai 2018, le sujet principal a bien évidemment été celui de la suppression possible de 4000 postes évoqués par la Ministre du Travail dans la presse début mai.
Dès les premières discussions du projet de loi de finance 2018, à l’automne 2017, le ton avait été donné, le nouveau gouvernement en place a clairement affiché son intention de supprimer des postes à Pôle Emploi sous couvert de réalisation d’économie sur le budget du service public. Cela s’est alors traduit très vite par la suppression de 297 postes et le non renouvellement de 1370 contrats aidés.
Tout cela se fait dans une logique assez simpliste et strictement comptable de réduction des déficits publics.
Alors que le chômage n’a eu cesse d’augmenter, alors que la priorité des Français mais aussi des gouvernements successifs était l’emploi, aucun effort financier n’a jamais été fait à la hauteur de l’enjeu, Pôle Emploi a toujours contribué à la réduction des déficits publics. En 2018, nous avons, pour la première fois, passé un cap, après les efforts financiers, les coupes dans le budget, nous sommes passés au stade des suppressions de postes : 297 !
L’argument qui tend à dire que le chômage baisse et qu’en conséquence, il serait logique que des postes soient supprimés à Pôle Emploi dans les 4 ans à venir à hauteur d’environ peut-être 4000 (cela correspondrait aux 2 vagues de création de postes qui ont eu lieu pour renforcer les équipes) est terriblement simpliste.
À ce jour, NON.
Encore, NON.
NON, ce sont encore et toujours ceux qui sont les plus autonomes.
Bien évidemment, NON.
Ce n’est pas parce que le chômage baisse, que la charge de travail est moins importante. Si le chômage change, les besoins et les attentes des demandeurs d’emploi et des employeurs évoluent aussi et Pôle Emploi se doit d’en tenir compte dans l’application de ses missions.
Cette seule approche mécanique et comptable va à l’encontre de la volonté pourtant maintes fois affirmée de faire toujours plus pour ceux qui en ont le plus besoin !
Les agents de Pôle Emploi ne sont pas des données statistiques, mais des hommes et des femmes qui mènent chaque jour, sans relâche, avec professionnalisme et sens du service public, le combat contre le chômage.
La CFE-CGC Métiers de l’Emploi, comme elle l’a toujours fait, entend bien défendre les salariés de Pôle Emploi, nos missions, la place de notre établissement comme acteur central, majeur et incontournable, en maintenant et faisant vivre le dialogue avec la Direction.
La CFE-CGC Métiers de l’Emploi sera telle qu’elle a toujours été : libre et indépendante, critique et constructive, réaliste et inventive. Nous répondrons toujours présents pour participer à un dialogue constructif tout en restant déterminés à défendre les intérêts des agents.
Communication à télécharger ICI
Une commission de suivi de l’accord QVT s’est tenue le 25 janvier 2018.
Cette réunion, sur la base d’un bilan (de mars 2017 à décembre 2018), nous a permis d’avoir des éléments détaillés sur la mise en œuvre des différents dispositifs prévus par l’accord.
S’il est vrai que le télétravail a été l’élément phare de cet accord, il ne doit pas non plus éclipser les autres mesures (usage des outils numériques, relations de travail, expression des agents et accompagnement managériale).
Concernant le télétravail, l’essentiel des échanges a été de lister les difficultés de la mise en œuvre pour éviter que celles-ci se reproduisent pour la deuxième année.
Si tout n’a pas été parfait dans le traitement des demandes avec parfois des refus basés sur des arguments non prévus dans l’accord, nous pouvons noter une très grande satisfaction des agents ayant choisi cette modalité de travail.
Par contre la mise en œuvre au quotidien, surtout dans les régions ayant supprimé des PO, a été et est toujours un véritable casse-tête pour les ELD surtout lorsque télétravail et travail de proximité se télescopent... avec des PO en moins ! Sur ce sujet nous avons été surpris d’apprendre que les DR ayant demandé à garder leurs postes les ont gardés, les autres ayant préféré accepter le retrait au grand désarroi des équipes sur le terrain. Il semblerait que les postes soient prochainement de retour là où ils ont été retirés : à suivre !....
Sur les autres éléments de l’accord, on voit qu’il reste encore du travail à faire notamment sur le volet expression des agents. Mais nous devons noter que ce démarrage tardif et encore poussif commence timidement à se concrétiser.
La CFE-CGC Métiers de l’Emploi avait, préalablement à cette réunion, adressée un questionnaire à ses adhérents afin de s’enrichir de leur retour pour la préparation et la tenue de cette réunion.
Au final, en quelques jours, ce sont près d’une centaine de questionnaires que nous avons pu collecter et exploiter afin d’enrichir la tenue de la commission de suivie.
Nous avons ainsi pu constater :
Alerte sur les managers
Il a été assez surprenant à la lecture des verbatim de ce questionnaire, de constater que les alertes sur les managers sont venues des managers mais aussi des non managers qui nous expliquaient que si eux pouvaient bénéficier de tel ou tel dispositif, il en était tout autrement pour leurs propres managers !
En gros, nous pouvons résumer toutes ces expressions ainsi : Les managers ont été très sollicités pour s’assurer de la bonne mise en œuvre des dispositions de l’accord QVT, mais quid de la QVT des managers ? Ils sont pourtant des agents eux aussi !
Bref ils se sentent les grands oubliés dans cette histoire, non pas que l’accord fasse une discrimination dans le bénéfice des actions mais, qu’au final, ils aient plus d’obstacles pour bénéficier de l’accord, à commencer par le télétravail.
Forte de tous ces retours, la CFE-CGC Métiers de l’Emploi est longuement intervenue pour que ces freins (clairement identifiés) soient rapidement levés sur le terrain, car, il ne peut pas y avoir de QVT sans managers pour l’appliquer.